Le Mémorial comme espace expérientiel du passé

Aujourd’hui, face à des événements dramatiques impliquant la mort de nombreuses personnes, certaines sociétés choisissent de donner sens à l’événement en construisant une nouvelle forme d’espace commémoratif : le mémorial. Leur conception ne résulte plus des artistes et des sculpteurs, mais désormais du travail d’architectes, qui apporte un nouveau regard sur le lieu commémoratif. Ainsi, loin des codes traditionnels du monument aux morts, le mémorial est un espace qui se visite, se traverse et qui tente de faire vivre de nouvelles émotions et sensations.

Quel est donc ce nouveau programme qui émerge de plus en plus dans l’espace public ? Et comment l’architecte met-il en scène la mémoire douloureuse ? En tant que créateur d’espaces, l’architecte conçoit des lieux habités, visités, traversés et occupés par tout type d’usagers. À ce titre, le programme du mémorial est également un espace qui induit des pratiques. Mais quelles sont-elles ? Et qui sont les visiteurs de ces lieux si particulier ? Il est donc question dans cette étude d’analyser les différentes pratiques observées, ainsi que leur signification et leurs impacts sur l’espace du mémorial.